Je me rappelle enfant ma passion pour les livres; leurs papiers, leurs textures, leurs illustrations, leurs couleurs, leurs odeurs et les histoires qu’ils portaient. Celles-ci m’ont forgées, elles ont éveillé mon imaginaire et ma curiosité. En vieillissant, je me les suis appropriées pour ensuite les partager et ne pas oublier. Des mythes fondateurs en passant par les contes du pays, elles ont migré vers un espace plus intime; celui de nos propres petites histoires, celles du quotidien, celles de la vie.
 
Ces histoires, je les raconte sur des pièces de céramique. Objets utilitaires appelés à un usage quotidien, ils sont les porteurs d’une tradition qui se transmet depuis de nombreuses générations tels les contes que j’y illustre. Artéfacts vivants, ils sont le meilleur gage de mémoire. Tels les livres de mon enfance, ces objets de narration sont appelés à être manipulés, utilisés et transmis faisant ainsi le lien entre ces univers qui m’habitent depuis toujours.
 
Mon imagerie naïve illustre cet espace avec humour, tendresse et parfois un brin de tristesse, se posant comme une invitation à plonger dans un univers intime, intimement commun.